Flou artistique

Pas de profil précis

L’association EMUL travaille dans le champs de la culture et des nouvelles technologies. Missions : rédaction de dossiers sur différents thèmes : Comment développer la participation sur Internet? utiliser les réseaux sociaux dans sa communication, concevoir le portail Intranet. Evaluer et faire évoluer son site web. Pas de profil précis. Salaire envisagé : 500 euros.

Madame, Monsieur,

Passionnée de culture, d’agriculture et de technologies, je pense pouvoir à peu près correspondre à vos attentes. Ayant étudié internet à l’université pendant quelques années, mon diplôme est suffisamment reconnu pour prétendre à votre poste de rédacteur. De même, mon utilisation régulière de l’ordinateur ne cesse d’enrichir mes compétences, ainsi que vous pouvez le remarquer à travers cette lettre, que je vous envoie afin de postuler à votre annonce. Je connais énormément de choses et je serais ravie de concevoir un portail Intranet à votre service, même si je ne suis pas sûre de maîtriser tous les outils qu’une telle activité demande, étant donné qu’ils ne sont pas tout à fait mentionnés.

Etant moi-même de nature un peu floue, je comprends parfaitement que vous n’exigiez pas de profil précis, ce qui jouera certainement en ma faveur. Sans particularité ni signe de distinction notable, je peux en effet me fondre dans la masse sans crainte d’être identifiée. Il me semble que ce point est une qualité non négligeable dans le monde des stages, et plus largement dans le monde du travail. Je pourrais également rester anonyme si vous le souhaitiez, mais j’ignore à ce titre les limites que vous fixez au sein de votre entreprise. En plus d’être floue, je sais rester invisible en open-space voire totalement absente, mais ce point de ma personnalité n’affaiblit en rien mes compétences et je suis capable de travailler en toute discrétion.

Cette approximation de mon profil pourra donc de toute évidence s’harmoniser avec votre poste, si vous me permettez une telle remarque. De plus, n’étant plus tout à fait étudiante, ni tout à fait au chômage, cet entre-deux agréable me permettra d’effectuer les missions que vous décrivez puisque je dispose désormais de temps pour mes loisirs. En effet, ce statut qui me détermine actuellement m’autorise, de manière plutôt quotidienne, à fréquenter les réseaux sociaux auxquels vous faites allusion. Y consacrer davantage de temps ne me poserait pas de problème. Les différents thèmes que vous évoquez par ailleurs me paraissent tout à fait intéressants et je suis prête à en étudier les dossiers, pour seulement quelques heures par semaine.

Cependant, je me permets de vous signaler que la gratification que vous proposez est un peu trop nette à mon goût, et je vous avoue que j’aurais largement préféré une fourchette plutôt qu’un chiffre fixe, légèrement anxiogène pour mon profil bancal. Malgré tout le respect que je vous dois, il me semble que ces activités floues ne méritent pas de salaire aussi stable que celui indiqué dans votre annonce. J’aimerais que nous discutions un jour de ce point afin que je puisse éventuellement valider ma candidature. Par ailleurs, il me semble que vous êtes sévèrement en manque de rédacteurs vu le style littéraire de votre annonce, et vous auriez tout intérêt à réécrire votre texte avec des phrases correctes afin de mieux vous faire comprendre et recevoir les candidatures adéquates.

Dans l’attente de votre réponse et vous en remerciant par avance, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression d’une vague impression qui ressemblerait à un mélange d’incompétence et de mépris de votre part, mais n’étant pas tout à fait sûre de mes propos, je vous prie de m’excuser par avance pour mon manque de précision.

Sara Fistole.

La chasse au grand gibier

Offre d’emploi de Rédacteur spécialisé en chasse 

Profil recherché : – une parfaite maîtrise de la langue française, une connaissance exemplaire du monde des chasseurs et des grands gibiers (sangliers et cervidés), un bon sens de la communication et la capacité à coordonner une équipe de rédacteurs, de la rigueur et une grande réactivité Salaire non communiqué.

Madame, Monsieur,

Spécifiquement carnivore depuis ma plus tendre enfance, je dois vous préciser que j’ai également grandi en Bretagne, terre des sangliers et cervidés. Lorsque nous partions à la chasse avec mon petit frère, nous pouvions reproduire tous les sons de la nature afin d’attirer le grand gibier pour le capturer. Armés d’un bâton et d’un chien dressé pour la chasse, nous avons appris très tôt toutes les techniques d’approche et d’abattage nécessaires à la préparation du banquet villageois où nous fêtions ainsi ces cadeaux de la nature. Dotée d’une grande réactivité et d’une écoute extra-sensorielle, j’ai effectué une grande partie de ma scolarité au collège des Oiseaux, puis au lycée des Cerfs, dans le département du Finistère. Grâce à l’option Barbecue que j’ai suivie avec assiduité et uniquement accessible aux lycéens chasseurs les plus avertis et les plus gourmands, j’ai pu ainsi me spécialiser dans les grillades et développer mon art culinaire du sanglier. Chaque épreuve pratique de mise en situation donnait lieu à un résumé précis de l’ordre des opérations que nous devions rédiger. Grâce à ces exercices littéraires de récit de chasse, j’ai ainsi pu combiner, tout au long de mon apprentissage, l’écriture et la chasse. Deux domaines apparemment éloignés mais qui se sont scindés à jamais dans un même appétit du monde.

Ayant découvert ma voie professionnelle, j’ai donc postulé pour le Master Professionnel Omnivores et Cétartiodactyles « Théorie et pratique de chasse » proposé par la Sorbonne Paris 1, et je suis arrivée première lors de l’annonce des résultats. A l’issue de cette formation, j’ai réalisé un Mémoire sur l’évolution des marcassins en milieu hostile, sous la direction de Maître Panoramix, obtenu avec la mention Très bien. Pour mon stage de fin d’année, j’ai choisi la filiale de la Fédération Nationale des Chasseurs implantée en Corse afin d’élargir mon champ de compétences à la famille des porcs sauvages, absolument fascinante et mystérieuse.

Le village m’a décerné, lors du banquet d’Honneur de fin d’année, la cuisse d’Or de Sanglier pour mon parcours scolaire valorisant cette faune de nos contrées.

Cependant, malgré tout l’intérêt que je porte à votre annonce, je me permets de vous préciser la grille des salaires éditée récemment par le Collectif des Chasseurs Bretons de Sangliers, en juillet dernier. Comme vous ne précisez pas de fourchette, je vous informe que mon statut de spécialiste exige un minimum de 4500 euros brut par mois, sans compter les aides au transport et les avantages en nature. En effet, il me semble normal d’exiger un certain nombre de gibiers gratuits pour chaque mission, chaque domaine ayant toujours ses avantages particuliers.

Dans l’attente d’une réponse éventuelle de votre part précisant ces derniers éléments, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, toute ma considération cynégétique.

Sara Fistole