Stage graphisme à mi-temps (jours à définir)
Stage 1 mois minimum
Salaire envisagé : 200
Madame, Monsieur,
Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je me permets de postuler au nom de mon amie Catherine, graphiste depuis presque un an et ne trouvant pas de travail. Malgré mes tentatives répétées pour la convaincre de postuler à votre annonce intéressante, elle ne veut rien savoir. Pourtant, ses qualités sont nombreuses, et je regrette que son excellente formation à l’Ecole Nationale des Graphistes ne soit pas suffisamment reconnue auprès des recruteurs. Ayant fait plusieurs stages dans la publicité, elle est désormais très compétente et capable d’exécuter des commandes avec la plus grande rigueur.
Malheureusement, mon amie ne veut plus faire de stage, persuadée qu’elle serait forcément « exploitée comme une esclave » (ce sont ses mots), pour « pas un rond à la fin du mois ». J’ai beau lui dire que des temps meilleurs viendront et qu’il faut pour l’instant accepter cette situation, elle a décidé de boycotter toutes les annonces en-dessous du SMIC. Or, je ne supporte plus de la voir ne rien faire, demander de l’argent à droite à gauche et fouiller les poubelles pour récupérer de quoi manger. En effet, son RSA ne lui permet pas de vivre dignement, et les 200 euros que vous proposez pour un mi-temps lui donneraient peut-être l’occasion, parfois, de se préparer un repas chaud, et de s’acheter, éventuellement, des produits de première nécessité. Cela lui laisserait également le temps pour continuer à chercher du travail. Il n’est pas impossible non plus d’envisager que vous puissiez l’embaucher au terme de sa période de stage, même si ces pratiques, je le comprends, sont devenues assez rares.
Je ne sais plus comment la convaincre, et je manque personnellement d’arguments en faveur des stages qui, vous le savez bien, sont toujours mieux que rien. C’est pourquoi je vous écris pour vous demander de l’aide : j’aimerais que vous lui adressiez vous-même votre candidature pour être son employeur, ce qui ne manquerait pas de la rassurer. Je suis certaine que vous possédez toutes les compétences nécessaires pour prétendre à son embauche, et que vous avez ainsi tout intérêt à tenter votre chance. Je suis réellement inquiète quant à son avenir, et je crains qu’elle soit déjà, à l’heure où je vous écris, dans un état critique proche de la folie.
S’il vous plaît, Madame, Monsieur, ne la laissez pas sombrer dans la dépression et compatissez à son sort. Je pense qu’elle vous en sera éternellement reconnaissante, si toutefois elle est encore en vie lorsqu’elle aura reçu votre lettre. Je vous en prie, faites vite, le temps nous est compté. Vous pouvez envoyer votre message directement sur mon adresse e-mail pour être sûr qu’elle le recevra.
En vous remerciant par avance de la bonté dont vous ferez preuve, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, toute l’expression de mes sincères salutations.
Sara Fistole.