La chasse au grand gibier

Offre d’emploi de Rédacteur spécialisé en chasse 

Profil recherché : – une parfaite maîtrise de la langue française, une connaissance exemplaire du monde des chasseurs et des grands gibiers (sangliers et cervidés), un bon sens de la communication et la capacité à coordonner une équipe de rédacteurs, de la rigueur et une grande réactivité Salaire non communiqué.

Madame, Monsieur,

Spécifiquement carnivore depuis ma plus tendre enfance, je dois vous préciser que j’ai également grandi en Bretagne, terre des sangliers et cervidés. Lorsque nous partions à la chasse avec mon petit frère, nous pouvions reproduire tous les sons de la nature afin d’attirer le grand gibier pour le capturer. Armés d’un bâton et d’un chien dressé pour la chasse, nous avons appris très tôt toutes les techniques d’approche et d’abattage nécessaires à la préparation du banquet villageois où nous fêtions ainsi ces cadeaux de la nature. Dotée d’une grande réactivité et d’une écoute extra-sensorielle, j’ai effectué une grande partie de ma scolarité au collège des Oiseaux, puis au lycée des Cerfs, dans le département du Finistère. Grâce à l’option Barbecue que j’ai suivie avec assiduité et uniquement accessible aux lycéens chasseurs les plus avertis et les plus gourmands, j’ai pu ainsi me spécialiser dans les grillades et développer mon art culinaire du sanglier. Chaque épreuve pratique de mise en situation donnait lieu à un résumé précis de l’ordre des opérations que nous devions rédiger. Grâce à ces exercices littéraires de récit de chasse, j’ai ainsi pu combiner, tout au long de mon apprentissage, l’écriture et la chasse. Deux domaines apparemment éloignés mais qui se sont scindés à jamais dans un même appétit du monde.

Ayant découvert ma voie professionnelle, j’ai donc postulé pour le Master Professionnel Omnivores et Cétartiodactyles « Théorie et pratique de chasse » proposé par la Sorbonne Paris 1, et je suis arrivée première lors de l’annonce des résultats. A l’issue de cette formation, j’ai réalisé un Mémoire sur l’évolution des marcassins en milieu hostile, sous la direction de Maître Panoramix, obtenu avec la mention Très bien. Pour mon stage de fin d’année, j’ai choisi la filiale de la Fédération Nationale des Chasseurs implantée en Corse afin d’élargir mon champ de compétences à la famille des porcs sauvages, absolument fascinante et mystérieuse.

Le village m’a décerné, lors du banquet d’Honneur de fin d’année, la cuisse d’Or de Sanglier pour mon parcours scolaire valorisant cette faune de nos contrées.

Cependant, malgré tout l’intérêt que je porte à votre annonce, je me permets de vous préciser la grille des salaires éditée récemment par le Collectif des Chasseurs Bretons de Sangliers, en juillet dernier. Comme vous ne précisez pas de fourchette, je vous informe que mon statut de spécialiste exige un minimum de 4500 euros brut par mois, sans compter les aides au transport et les avantages en nature. En effet, il me semble normal d’exiger un certain nombre de gibiers gratuits pour chaque mission, chaque domaine ayant toujours ses avantages particuliers.

Dans l’attente d’une réponse éventuelle de votre part précisant ces derniers éléments, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, toute ma considération cynégétique.

Sara Fistole

9 réponses sur “La chasse au grand gibier”

  1. Rendez à César… ou tout au moins rendons-lui un juste hommage.
    Et reportons-nous aux fameuses Lettres de Non Motivations de Julien Prévieux.

    Si c’est un hasard, il est malheureux, car avant vous, sachez que Julien Prévieux s’est déjà distingué en la matière avec ses très savoureuses lettres de non motivation !

    Mais plus simplement, vous avez eu la même idée, dirons-nous, sauf qu’elle perd un peu de son originalité, que certains d’entre nous ont déjà saluée avec Julien Prévieux.

  2. Réalisateur de documentaires de loisir (dont la chasse) à la retraite, je suis bien placé pour apprécier votre humour et je vous félicite. Le titre fait-il partie de l’humour ? car on dit chasse (au fusil) du grand gibier.

  3. Un grand merci pour votre esprit de résistance et votre humour!
    La filiation avec les travaux de J. Prévieux n’est pas malheureuse, mais au contraire, réjouissante.
    Je salue votre courage de rester vous même et de croire en vous, malgré les blessures qu’infligent le discours ambiant sur les personnes privées d’emploi et les pratiques de recrutement qui broient l’humain. Mots après mots, c’est votre dignité que vous défendez et celle des personnes qui subissent en silence. Que l’écho de nos rires vous encourage et sème la résistance.

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